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vendredi 1 février 2013

Le baiser de la vouivre : conte de Franche-Comté

Ce week-end, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir une légende de campagne.
Nous avons chiné les ouvrages locaux de Franche-Comté pour vous dénicher l'extrait qui suit:

Avant de débuter, voici une petite "définition":
La vouivre est un serpent ailé; l'animal fabuleux le plus répandu en Franche-Comté. Les vouivres affectionnent l'eau, vive ou dormante.
On les rencontre donc fréquemment à proximité des sources, des rivières, des lacs, des cascades.
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La nuit était tombée. une belle nuit pleine, à faire lever la tête aux cieux, pour frissonner devant la majesté du monde.
Les biefs, en silence, soufflaient leur rosée sur la combe, éteignait la lourdeur du jour. L'air sentait bon le pré fané, le cuir des bêtes, la tourbe amère, la forêt... et ce bouquet ré pendait ses vapeurs, comme une offrande de la terre à la nuit.
Au hameau de Mouthe, dans les écarts de Mouthe, Robin, assis sur pierre devant sa grange, goûtait ce miracle des choses.
"Ne reste pas ici, Robin ! murmurait une voix qui veillait au fond de lui.Le soleil levant te trouvera dans ton champ, la faux à la main, à l'attaque de ta journée de foin. Vas-t-en dormir, allons. Il n'est que temps !"
la voix parlait pour son bien, mais Robin ne comprit rien.
C'est alors qu'une étoile filante glissa dans le ciel. Non ! Pas une étoile; une braise pour mieux dire. une braise ? Oui ! une braise jaillit des sapins, par dessus la cime de Risoux.
"Allons, allons, Robin, tu devas(1) ! Personne, à pareille heure, ne fait du feu là-haut ! C'est une braise; je vous dis que c'est une braise ! elle rougeoie, comme un tison sous le vent du soufflet... Bon ! C'est une braise, mettons !..."
Robin se leva pour faire taire ses pensées. La lumière survolait la combe au dessus de Mouthe. elle dépassa le village et revint sur sa trajectoire, en décrivant une grande courbe incandescente.
- On dirait qu'elle plane ! murmura Robin.
Elle perdait de l'altitude, tirait tout droit vers le pied de la montagne et, bientôt, disparût dans la lisière du bois.
- Elle s'est posée vers la source du Doubs !
Alors, disant ces mots, robin sentit un frisson lui étriller la peau.
- Une vouivre ! C'est une vouivre !...
ce qu'il avait pris pour une étoile, ce qu'il avait pris pour une braise, c'était l'oeil de la bête, son oeil de rubis: l'escarboucle fabulause.
sans réfléchir, il se précipita. Il courut à travers le marais, se tordis les chevilles dans les mottes, échappa dix fois ses sabots, s'arrêta pour écouter les bruits, sonder la nuit. le vilage semblait tranquille, les hameaux dormaient. ceux qui avaient vu la lumière dans le ciel - il y en avait plus d'un - se calfeutraient derrière leurs volets. Seul Robin, sous la lune, battaient les joncs du marais.
La voix qui veillait au fond de lui essaya de lui faire changer d'avis.

Extrai du livre: Comtes traditionnels de Franche-Comté de Jacques Cassabois aux éditions MILAN (aucune ré-édition disponible à ce jour)

Si vous souhaitez lire la suite de ce conte:
1ère solution: chiner à votre tour pour vous approprier l'ouvrage de Jacques Cassabois
2ème solution: nous demander sa prochaine retranscription sur ce blog ;-)



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